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Alignée (mais) de travers, épisode 11

  • Photo du rédacteur: Myriam Raynfeld
    Myriam Raynfeld
  • 4 nov.
  • 3 min de lecture

Alignée, mais toujours de travers !

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Je me suis marrée toute seule le week-end dernier. Un fou rire existentiel, presque mystique, façon crise de conscience sous caféine.

L’espace d’un instant, j’ai cru que j’étais alignée. Pas « en chemin », pas « dans le process », non-non : alignée-alignée. Une sorte de bug quantique de mon karma.

J’ai même failli demander un certificat d’authenticité à l’Univers, tamponné “100 % chakra compatible”.

Alors, je vous raconte.

Novembre 2025.

Je dis oui (avec un enthousiasme vaguement suicidaire) à la révision d’un stage de Relation d’aide par le toucher. J’aime la méthode et tout ce qu’elle propose. Et c’est aussi une excellente formation, si tu veux pleurer, suer, te reconnecter à ton périnée et revisiter ton enfance à travers ton sternum.

Et puis c’est symbolique : novembre 2015, mon premier stage. Dix ans de pratique, d’évolution et de peaufinage émotionnel. La boucle se bouclait. Spoiler : elle s’est plutôt emmêlée.

Je débarque donc. Nouveau groupe, nouvelles têtes, nouvelles vibrations.

On s’assoit en tailleur (mon dos a hurlé en dialecte lombaire), on respire et on “écoute son corps”.

Le mien m’a glissé, mi-vexé : “Ah, ça y est ? Tu te souviens que j’existe ?”

Et là, révélation fracassante : je ne sens plus mon corps.

Oui, je sais, pour une thérapeute en psycho-corporel, c’est du grand art. Même en respirant très fort dans mon ressenti, rien. Silence radio du chakra racine.

Et évidemment, on passe à la pratique. Parce que dans cette formation, “réviser” veut aussi dire “tu vas pleurer sur un matelas”. Tu pensais te détendre ? Raté. Tu vas transpirer ton inconscient.

Petit message à mes clients : avant de vous accompagner dans vos tempêtes émotionnelles, j’ai moi-même traversé mes tsunamis intérieurs. Parfois avec l’élégance d’un phoque en introspection et la grâce d’un lama sous LSD (vous l’avez le regard ??)

Bref, je me livre. Enfin, un peu. Faut pas non plus tout déballer, j’essaie de garder un semblant de mystère digne car je n’avais pas bien anticipé les exercices à deux. Je parle sans trop dire, je sens sans trop sentir.

Mais bon, le toucher fait son boulot, la respiration me berce, et le corps finit par lâcher ce qu’il gardait depuis des plombes.

Pause débrief. Pas de vin — juste une mini bière, pour l’ancrage spirituel.

Dernier jour, THE question :

« Alors , qu’est-ce que tu retiens de ce stage ? ». Sur le coup, moi, je me dis “Absolument rien”. Mon cerveau en écran bleu, mon corps en mode statue grecque et mon âme en RTT.

Je sens que je sens rien, mais je sens que je devrais sentir que je sens rien. Performance artistique garantie.

Puis les émotions débarquent : colère bouillonnante, tristesse XXL, larmes dignes d’un téléfilm de noël intérieur. Et vient l’illumination finale : je suis pas en thérapie là, je suis en formation.

Alors oui, bien sûrr, avec des cris, des pleurs, des soupirs et un petit goût de résurrection.

Mais bon, ça fait du bien aussi les prises de conscience.

Alors mes apprentissages ?

Que la clarté vient en bougeant. Que l’alignement, c’est surfait.

Et que prendre soin de mes besoins, c’est mon super-pouvoir d’adulte en rodage.

Bref, je suis alignée.

Mais toujours de travers.

Et franchement, c’est ma plus belle position de yoga intérieure.

 
 
 

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